Banty Mam Yall

Vous est-il déjà arrivé de vous battre pour défendre une cause sociale qui vous tenait à cœur? Affronter des épreuves et des coups durs inimaginables afin de parvenir à votre but? Cette situation, les ouvriers du chemin de fer Dakar-Niger l’ont expérimenté à travers une grève de six mois en 1947. Un récit que vous rapporte Sembène OUSMANE dans son roman Banty Mam Yall. Il était question d’augmentation de salaire, d’allocations familiales et de congés annuels.

Mais dans un contexte de colonisation encore forte en Afrique, ces revendications sont mal perçues par l’administration. C’est ainsi que la grève, partie pour durer quelques jours s’étendra finalement sur plusieurs mois. D’un côté, une administration entêtée qui estime anormal de payer le même salaire aux blancs et aux noirs. D’un autre, des ouvriers qui devront affronter tentations, corruptions, actes de démobilisation et oppositions religieuses etc. Réussiront-ils à obtenir gain de cause?

Quand les femmes deviennent des héros d’une grève

Pendant longtemps, les Africains ont limité le rôle de la femme aux travaux domestiques. Mais dans Banty Mam Yall, vous découvrirez des femmes militantes qui entreprennent une longue marche de Thiès à Dakar pour soutenir leurs hommes. En face d’elles, se dresse Béatrice, la femme du contremaître Isnard, un membre de l’administration. Cette dernière pousse les responsables à l’entêtement face aux revendications.

Enfin, vous serez fasciné par l’héroïsme d’une personne habituellement timide comme Ramatoulaye. Voilà une femme qui sort victorieuse d’un affrontement à mains nues contre un bélier gigantesque.

Les résultats de cette grève vont au-delà des revendications des travailleurs. Ils contribuent à l’indépendance du Sénégal dix ans plus tard. Question lutte contre l’injustice, vous ne devez pas seulement lire ce roman. Il est à relire et à faire lire pour le bien de nos sociétés.